Autrice-réalisatrice & artiste
Port d’attache : Montreuil – 93
hors.saison (@) perrinemichel.com
Je suis née dans le Tarn de parents blancs et français. J’ai grandi en milieu rural, dans un environnement de babas-cool néo-ruraux et de paysans « natifs ». Deux mondes qui cohabitaient mal. Mais j’ai lié des amitiés d’enfance solides dans notre classe unique.
Entre 9 et 17 ans, j’ai habité l’île de La Réunion. Là-bas, j’ai d’abord connu le racisme anti « zoreils » (métropolitains blancs). Puis j’ai connu la joie de l’intégration par la langue créole et je suis passée au statut de « yab » (créole blanche). Depuis, je me sens métisse.
Après le bac, j’ai quitté La Réunion et ma famille, pour commencer des études de cinéma à Paris 3. Il n’y avait presque que des « zoreils » sur les bancs de la fac et j’avais tout le temps froid. Je me suis alors blottie dans les salles du Quartier Latin. J’y ai découvert un nouveau pays, le Cinéma, que je sillonne depuis.
Aujourd’hui, je vis à Montreuil et depuis mes années d’adolescence à La Réunion, je n’ai de cesse de sentir, d’observer et d’interroger les rapports liés aux dominations.
Je réalise des films appelés souvent « documentaires de création ». Pour ma part je préfère parler de « cinéma poétique », de « films-essais », de « cinéma expérimental », ou encore d’ « auto-fiction. »
Maintenant je passe à la fiction, mais ce qui m’intéresse surtout, c’est d’inventer toujours une forme nouvelle, la plus adaptée pour transmettre des émotions.
J’ai aussi été salariée dans différentes structures comme le Centre Culturel Français à Dakar, la Cinémathèque française ou Cinémas 93. J’y ai effectué du suivi de projets culturels, de la programmation de films et des ateliers de pratique et d’analyse cinématographiques. Je me suis posé dix mille questions sur le néocolonialisme, l’exigence de la création et l’accès à la culture pour tous·tes.
J’explore par ailleurs une pratique d’artiste : photographie, installation, collage. J’ai exposé dans des lieux d’expérimentation politique, culturelle et sociale. Et je travaille le « mouvement » : j’improvise en danse Buto, en clown moderne, en corps burlesque et je joue avec ma voix.
Je travaille avec fantaisie, exigence et intégrité. La création et les rencontres avec les publics que je cherche toujours à « déplacer », sont les espaces qui donnent du sens à ma vie.
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