Je suis partie en Géorgie pendant deux mois. Seule. En quête d’Ailleurs.
Je suis rentrée à Paris en héroïne solitaire et fatigué. L’Ailleurs n’était donc pas là-bas.
Est arrivée la question fatale, inévitable : « C’était bien ? ». Les autres attendaient de moi que je les fasse rêver avec mon Ailleurs. Des histoires se sont alors articulées dans ma bouche. Elles se façonnaient et s’embellissaient. Les souvenirs se formaient et se déformaient.
Puis le voyage s’est effrité, il ne restait que des miettes.
Je l’avais imaginé avant le départ, je le rêvais encore au retour. Etais-je vraiment partie ?
Ce voyage devait être différent de tous les précédents. Il avait un but : rapporter du matériau. Ailleurs, tout est possible : faire des photos, prendre du son, réaliser un film, écrire une histoire.
Mais comment représenter l’Ailleurs, inaccessible et ineffable ? Comment le capturer puisqu’il se dérobe ?
Voici les photos de mon errance, de mes pérégrinations. A trop fantasmer l’Ailleurs, il m’a déçu. Le réel voyage s’est fait dans ma tête.
Cliquer sur une des images pour les voir en grand
Géorgie – 2005 – Photo argentiques 24×36 – N&B
Exposition au Merle moqueur à Paris (2009)